mardi 4 janvier 2011

realisation du chassis au laboratoir


Lorsque le nombre, la valeur et la répartition des dents restantes ne permettent pas à la seule prothèse conjointe de restaurer l’esthétique et la fonction, ou lorsque la solution implantaire ne peut être retenue, la prothèse adjointe trouve son indication : c’est dire qu’elle est de réalisation quotidienne, bien que redoutée des patients du fait de son amovibilité et de son encombrement.
Ainsi sous l’impulsion de nombreux praticiens nous assisterons à l’évolution des différentes conceptions de la prothèse amovible partielle : la prothèse à appui uniquement muqueux au début du siècle dont la base est aujourd’hui en résine acrylique , la prothèse squelettée en métal coulé, la prothèse décolletée…
2-HISTORIQUE
Bien que les égyptiens, les phéniciens et les grecs semblent respectivement à l’origine du développement de l’art dentaire, il faut attendre l’époque romaine pour retrouver la notion de prothèse dentaire « amovible ». Ni vestiges, ni écrits ont été retrouvés.
Du moyen âge jusqu’au 19 ème siècle on assiste à une évolution de la finalité de la prothèse qui devient fonctionnelle et non plus seulement esthétique.
Le 19 ème siècle voit surtout l’évolution des crochets, l’apparition d’occluseur et d’articulateur, l’apparition des dents en porcelaine, la mise au point de la vulcanite qui va devenir le matériau de choix pour la plaque-base ainsi que les plaques estampées en or. Les empreintes vont devenir de pratique courante.
Au 20 ème siècle la technologie prend son essor et les matériaux nouveaux foisonnent. C’est l’ère de la coulée par le procédé de cire perdue. Le paralléliseur fait son apparition en 1918. La résine acrylique en 1934 par sa facilité d’emploi, sa légèreté, sa couleur naturelle va supplanter la vulcanite.
Aux Etats-Unis, dès 1920, sous l’impulsion de praticiens (Roach, Ackers, etc.), des prothèses métalliques coulées sont proposées. Les infrastructures sont en or, puis en alliage stellite (chrome-cobalt) plus durs et moins coûteux. Cette prothèse dite « squelettée » majore un appui dento-parodontal et vise à réduire au minimum les surfaces de contact avec les tissus ostéomuqueux.
Dubecq et Rouot diffusent cette conception en France. L’emploi systématique de cette expression prothétique , en dehors d’indications clairement posées, conduit aussi à des échecs : rupture des connexions, mobilisation des dents supports, résorption des crêtes gingivo-osseuses.
Sous l’impulsion de Lentulo et de Housset dès 1930, l ‘école de Paris fait une proposition d’inspiration biologique : la prothèse décolletée. Elle est caractérisée par un tracé dégageant l’anneau gingival, tout en ménageant une large surface d’appui.
La rigidité, le rétablissement de l’esthétique, les crochets à longs bras
«rupteurs d’efforts » constituent les impératifs à respecter. Néanmoins, l’absence quasi généralisée de butée occlusale s’opposant au déplacement vertical de la prothèse, engendre encore une action scoliodontique sur les dents restantes et un tassement des tissus mous conduisant à la résorption osseuse.
De ces trois conceptions, aucune n’est pleinement satisfaisante, chacune entraîne un pourcentage d’échecs bien compréhensibles.
Cette situation a fort heureusement suscité recherches et analyses cliniques et dans les dernières décennies, une philosophie s’est imposée non plus sous-entendue par des dogmes, mais étayée par des études expérimentales dont les conclusions sont authentifiées de manière constante par de bons résultats cliniques.
C’est la PPAC moderne.
3-Définition du châssis métallique:
C’est la Partie de la prothèse amovible qui recouvre la surface d’appui gingivo-osseuse, la plaque base (ou base) réunit les différents constituants prothétiques. Elle assure la résistance mécanique de la prothèse, participe a sa sustentation et a sa stabilisation.
On ne répétera jamais assez que le tracé de celui-ci doit être réalisé par le chirurgien dentiste lui-même, car il est le seul à posséder toutes les données indispensables pour le faire dans de bonnes conditions. Trop souvent le tracé est laissé au libre choix du prothésiste qui ne dispose pas de tous les éléments cliniques.
4-Eléments constitutifs d’un châssis métallique :
Les châssis sont coulés en une seule pièce. Lors de la fabrication, il est fondamental d’harmoniser tous les composants de la prothèse afin de réaliser un ensemble fonctionnel s’intégrant biologiquement à l’appareil
manducateur, sans risque de traumatisme.
Le châssis comporte les éléments suivants :
*les selles métalliques
*les connexions primaires (reliant les selles à la poutre maîtresse) ou secondaires
*des appuis dentaires directs sous la forme de crochets individuels coulés et quelques fois des appuis dentaires indirectes (occlusaux ou cingulaires)
4-1-Le choix de conception des selles prothétiques :
a- Définition :
La selle prothétique se compose d’une grille métallique (espacée de la muqueuse) noyée dans de la résine acrylique qui forme la fausse gencive et qui s’appuie sur la crête et la recouvre.
Elles interviennent respectivement :
- comme support des dents prothétiques,
- dans l’esthétique (en recréant par exemple un volume de crête au niveau antérieur maxillaire),
- dans la sustentation de la prothèse surtout dans les édentements ouverts postérieurement,
- dans la stabilisation de la prothèse,
- dans la rétention indirecte de la prothèse à deux niveaux : grâce à l’adhésion au tissu sous-jacent et grâce à l’appui des muscles (des lèvres, des joues, de la langue).
b- Principes de conception des selles :
*Premier principe :
Dans tous les cas d’édentement ouvert postérieurement nous choisirons d’augmenter au maximum la surface de recouvrement des scelles. *Second principe:
Dans tous les cas d’édentement encastrés il faudra déterminer si son étendue impose un recouvrement maximal ou si au contraire l’approche esthétique limite le recouvrement du rebord alvéolaire vestibulaire.
*Troisième principe:
Dans tous les cas où le support ostéo-muqueux est recherché, il faut diminuer la surface dentaire prothétique de façon à ce que le tiers postérieur de la selle soit libre. Parallèlement, le recouvrement ostéo-muqueux sera maximal.
Nous procéderons soit en ne remplaçant pas la deuxième molaire soit en utilisant des dents à diamètre mésio-distal plus petit.
c- Les composantes des selles :
· Les grilles de rétention
Leurs étendue correspond à la surface dentaire occlusale prothétique.
Leurs limites proximales sont parallèles et de 1 à 2 mm des faces proximales des dents bordant le secteur édenté. Dans les cas d’édentement ouvert postérieurement, elles s’étendent jusqu’à la partie postérieure de la tubérosité au maxillaire et sur les 3/4 de la longueur de la crête édentée (à la mandibule). De plus elles présenteront une poutre de renfort centrale.
La jonction avec la connexion principale se fait selon une ligne d’arrêt afin d’assurer une transition douce entre métal et résine.
· La fausse gencive
Son étendue, ses limites dépendent de sa localisation et des facteurs déjà cités. Ses limites antérieures et postérieures seront verticales et affinées.
· Volets linguaux
A la mandibule, le volet lingual s’étend jusqu’au fond du sillon gingivo-lingual déterminé par le soulèvement du plancher.
Au maxillaire, la selle recouvre le versant palatin de la crête et se prolonge par 1′élément de connexion
d- Extension postérieure
Une selle en extension distale recouvre le trigone mandibulaire, ou englobe largement la tubérosité maxillaire, à la manière d’une prothèse complète.
e- Matériaux
- Une selle prothétique est essentiellement constitue de résine acrylique qui imite au mieux la gencive, est stable en bouche, présente une bonne tolérance biologique et dont la mise en oeuvre (et les modifica tions) est facile.
Cette résine est retenue par une portion du châssis. Celle-ci prolonge 1′element de connexion, se situe à distance de la crête pour être englobée par la résine et prend souvent 1′aspect d’un grillage.
Le châssis est coulé dans un alliage compatible avec 1′utilisation buccale et possédant les qualités requises (absence de toxicité, résistance à la corrosion, dureté ne dépassent pas celle de 1′émail, faible densité, grande ténacité, limite élastique et module d’élasticité élevés). Aujourd’hui, les qualités des alliages cobalt chrome les font préférer aux alliages d’or de type IV (sauf peut-être pour les crochets).
4-2-L’élément de connexion :
Reliant les selles, l’élément métallique de connexion doit assurer la rigidité de la plaque base.
a- Principe :
L’élément de connexion principal devra respecter les principes fondamentaux suivant :
-être réalisé en un matériau biocompatible (impératif de bio-intégration),
-être rigide et résistant afin de permettre une distribution équilibrée des contraintes fonctionnelles entre les piliers et les segments édentés (impératifs de rigidité et de résistance),
-respecter si possible le décolletage des dents résiduelles
-ne pas nuire, c’est à dire ne pas blesser lors de l’insertion et de la désinsertion de la prothèse ou lors de la fonction ; respecter les tissus (impératifs d’intégration),
-être le plus confortable possible, léger, non poreux, d’un entretien aisé ; les surcontours devront être éliminés afin d’éviter les rétentions alimentaires (impératifs de confort du patient),
-épouser fidèlement et durablement les structures d’appui choisies, tout en protégeant l’anneau gingival et en respectant le principe de décolletage (impératif de respect des structures d’appui),
-favoriser l’équilibre des selles : à l’arcade maxillaire, les selles doivent toujours être débordées par le profil de la poutre maîtresse. Autrement dit, la limite postérieure de la poutre maîtresse sera plus distale que la plus distale des dents prothétiques. De même la limite antérieure de celle-ci sera plus mésiale que la plus mésiale des dents prothétiques.
C’est le principe d’équilibre des selles,
-veiller à une répartition symétrique des appuis pour une architecture équilibrée et élégante.
b- Différentes formes :
• Au maxillaire
Relief de la voûte palatine, confort du patient, type et étendue de l’édentement interviennent dans le choix entre les différentes formes cliniques.
• Entretoise palatine
Barre allongée frontalement, de section demi-jonc (7 mm de large, 3 mm d’épaisseur au centre), 1′entretoise est située de façon à ne pas être perdue par le dos de la langue.
Espacée du raphé, et traversant les zones de Schroder, elle ne peut jouer qu’un rôle médiocre dans la sustentation. On lui adjoint donc souvent des ailettes qui améliorent sustentation et stabilisation. Larges de 5 à 6 mm, respectant le décolletage, les ailettes antérieures se terminent entre deux papilles palatines, afin de ne pas exercer d’action sécante. Les ailettes postérieures constituent souvent la potence d’un crochet.
Dégageant la partie antérieure du palais, cette forme de prothèse ne perturbe pas 1′elocution :
. Elle est indiquée pour les Cl. III de moyenne étendue. Les palais ogivaux et les torus palatins peuvent la contre-indiquer ;
. Les édentements antérieurs nécessitent évidemment une prothèse se prolongeant dans le secteur antérieur ;
. Les édentements distaux réclament une prothèse dont le centre de gravite soit plus antérieur, pour limiter les risques de décollement postérieur.

Entretoise palatine.
• Cadre palatin
Très rigide, il permet en outre de restaurer des édentements anté rieurs et latéraux éloignes (créneaux), et peut aussi être utilise dans les Classes IV de petite étendue, et parfois dans les Classes II.
Cadre : édentement en créneaux.
Cependant, certains patients se plaignent de ressentir désagréablement la présence de nombreux « creux et bosses ».
• Plaque palatine
Plus ou moins étendue vers 1′arrière, elle assure une bonne sustentation dans la région antérieure du palais, peu dépressible.
Pour être rigide, elle doit utiliser trois plans. Elle requiert une certaine période d’adaptation, car elle est ressentie par la langue : un extrados granite permet une meilleur appui lingual pendant 1′elocution.



Cadre : classe IV de moyenne étendue

Cadre ou plaque : classe II modifiée latéralement.
Dégageant la partie postérieure du palais, elle est moins visible lors de 1′eclat de rire que les formes précédentes ; elle déplace vers 1′avant le centre de gravite et évite, en synergie avec la barre cingulaire, le décollement postérieur d’une prothèse restaurant une Classe I, principale indication .
Elle est choisie en présence d’un torus.
Plaque palatine : classe I.

Plaque palatine : torus palatinus
Plaque palatine : classe IV étendue.
• A la mandibule :
En raison des conditions anatomiques, l’élément de connexion longe la table interne antérieure, dont la hauteur détermine la forme clinique (indépendante de 1′edentement).
1. Barre linguale
Elle ne recouvre pas les anneaux gingivaux, et doit donc être choisie chaque fois que possible.
- Les dimensions de son profil en « goutte d’eau » ne doivent pas être inférieures à 3 mm de haut et 2 mm d’épaisseur.
- Sa longueur, qui correspond à celle de 1′arcade dentaire restante, peut rendre insuffisante sa rigidité. On lui adjoint alors une barre cingulaire.
- Situation :
. Son niveau doit être étudie avec précision en fonction du développement du frein lingual et du soulèvement du plancher. Une erreur peut entraîner la réfection de la prothèse, car une retouche diminuerait les dimensions, donc la rigidité de la barre.
L’empreinte étant souvent compressive dans cette région, la hauteur de table interne disponible est appréciée cliniquement, à 1′aide d’une sonde parodontale et dent par dent, pendant que le patient mobilise sa langue. La barre se situe 1 mm au-dessus du niveau repéré ; le décolletage ne peut jamais atteindre 5 mm. Pour éviter toute action nocive, la barre est construite à distance de la table interne (décharge sur le modèle).

Barre linguaIe
2. Bandeau lingual
En cas de récession gingivale associée à une insertion linguale haute, la barre se situerait en regard de la gencive marginale. Le bandeau trouve alors son indication : cette plaque, qui peut être considérée comme la réunion des barres linguale et cingulaire, est déchargée aux niveaux muqueux et cémentaire, et ne prend appui que sur le cingulum des dents. Recouvrant la gencive marginale, le bandeau présente des inconvénients pour la santé parodontale.


3. Barre cingulo-coronaire
Elément inconstant du châssis, elle chemine sur le cingulum des dents antérieures (barre cingulaire) et sur la zone en dépouille des faces linguales des molaires et prémolaires (barre coronaire).

Prothèse en extension distale avec barre cingulaire : pas de décollement postérieur
5-Réalisation châssis métallique au laboratoire :
La réalisation du châssis au laboratoire comprend les étapes suivantes :
-la réalisation d’un modèle de travail, issu de l’empreinte définitive,
-la préparation d’un duplicata du modèle de travail,
-la préparation du modèle,
-réalisation d’un duplicata en revêtement,
-construction d’une maquette du châssis de la future prothèse,
-la mise en revêtement de cette maquette,
-la coulée du châssis métallique.
5-1-Réalisation du modèle de travail :
La réalisation du modèle de travail, à partir de l’empreinte définitive, est le plus souvent et le plus judicieusement conduite par le chirurgien-dentiste. Elle doit l’être d’une façon impérative, toutes les fois où l’empreinte aura été obtenue avec un hydrocolloide ou avec un élastomère de stabilité douteuse.
Pour NALLY et BACHMAN, une empreinte aux alginates peut être coulée une heure ou deux heures après le retrait afin de permettre la libération de tensions internes. Dans ce cas, l’empreinte doit être conservée dans un hygrophore.
L’empreinte sera toujours coulée en double exemplaire :
-un modèle destiné à la conception,
-un modèle destiné à la réalisation, ou modèle de travail. Cette précaution permet de préserver l’original de toute altération au cours des manipulations nombreuses de laboratoire. Lorsque le matériau à empreinte est altéré après le retrait du premier modèle, un duplicata doit être obtenu à l’aide d’une gélatine.
5-2-Préparation d’un duplicata du modèle de travail :
L’hydrocolloide réversible est placé dans un réchauffeur du type «Gelovit» muni d’un thermostat réglé à 45° environ.
De nombreux moufles pour duplicata sont proposes à la profession. Parmi eux il convient de citer les moufles transparents mis au point par HERBST et les moufles classiques métalliques.
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Le docteur N. G. WILLS a également mis au point un moufle cylindrique comportant une nourrice centrale. Celle-ci constitue en outre, un réservoir de gélatine chaude, destinée à compenser la contraction par refroidissement de la gélatine en contact avec le plâtre.
Le modèle doit être immergé pendant 10 mn dans de l’eau tiède avant d’être placé sur le socle du moufle. Pour MAC CRACKEN, l’eau utilisée doit être saturée de sulfate de calcium, afin de ne pas provoquer de réaction chimique à la surface du modèle à hydrater. Cet auteur conseille de laisser à demeure, des fragments de plâtre dans le bac prévu à cet effet.
Après retrait, le modèle est séché à l’air comprimé. Il est placé sur le socle du moufle. Celui-ci est mis en place. La gélatine fluide est coulée dans le moufle jusqu’a ce qu’elle apparaisse dans les perforations supérieures.
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Pour le docteur WILLS, une nourrice est alors fixée sur l’orifice d’admission. Cette nourrice est remplie d’un supplément d’hydrocolloide réversible fluide.
Afin d’éviter toute distorsion ou contraction du matériau de « duplication », il est préférable de ne pas accélérer la gélification. Celle-ci s’effectuera lentement, à l’air libre. Après refroidissement intégral de l’ensemble, le socle est éliminé, le modèle est retiré avec précaution. II est possible, alors, de préparer un plâtre pierre, du type Whip Mix ou Velmix, et de le couler dans l’empreinte ainsi obtenue.
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5-3-Préparation du modèle :
La préparation du modèle doit comporter en outre, et successivement les corrections suivantes :
-élimination systématique des zones rétentives n’ayant aucune incidence dans le tracé de la plaque ou des crochets,
-suppression des zones de contre-depouille risquant de s’opposer au retrait du modèle de son empreinte dans l’hydrocolloide réversible ou gélatine utilisée,
-élimination de toute arête ou irrégularité risquant d’altérer la qualité la précision de l’empreinte,
-créer des épaulements de 0,5 mm sur les dents support de crochet au niveau de la limite rigoureuse du tracé du futur crochet,
-décharger les zones incompressibles telles que: torus mandibulaire ou palatin, suture intermaxillaire saillante,
-prévoir au niveau de la barre linguale un espacement suffisant en fixant une cire calibrée dans la région correspondante,
-protéger l’anneau gingival devant être recouvert partiellement ou totalement, par une potence, par une rétention indirecte, ou par une base prothétique pleine,
-ménager un espacement suffisant, au niveau des segments édentés par une feuille de cire de 1 mm à 1,5 mm d’épaisseur, afin que la grille disposée au- dessus des lignes faîtières permette la réalisation de selles en résine acrylique et leur rebasage périodique.
En résumé, toutes les zones de contre-depouille sont éliminées à l’exclusion de celles réservées aux chefs rétentifs des futurs crochets. Le tracé de ces derniers est préservé, grâce à l’épaulement limitant leur contour cervical.
5-4Préparation et coulée du modèle en matériau réfractaire :
Cette préparation peut être divisée en deux étapes :
-empreinte du modèle corrigé avec hydrocolloide réversible,
-coulée d’un modèle en matériau réfractaire.
Empreinte du modèle corrigé avec hyrocolloide réversible.
Signalons cependant, que son succès dépend de certains facteurs :
-préparation de l’hydrocolloide (2 parties d’hydrocolloide pour 3 parties
I’eau),
-maintien de sa température à un degré correct, inférieur à celui des cires corrigeant le modèle de travail (45° environ),
-brassage du mélange en cours de fusion,
-renouvellement fréquent de l’hydrocolloide afin d’en conserver toutes les qualités fondamentales de précision et de fidélité,
-hydratation périodique de l’hydrocolloide ayant tendance à se déshydrater progressivement,
-hydratation du modèle dans une eau tiède, 25 à 30 mn afin d’éviter toute bulle intempestive au moment de l’empreinte,
-refroidissement lent et total de l’empreinte,
-retrait vertical du modèle avec un dispositif à succion
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-examen de la qualité de la reproduction et reprise éventuelle d’une nouvelle empreinte si la moindre défaillance est relevée dans la fidélité de la reproduction des surfaces essentielles du modèle,
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clip_image048-des réservoirs à gélatine, perfectionnés, du type « Gelovit », possédant malaxeur, réchauffeur et thermostat et rendant les manipulations plus faciles.
Coulée du modèle en matériau réfractaire.
Le matériau réfractaire peut être soit :
-un revêtement à l’eau, du type « hydrovest de Whip Mix) ou Cristo-balite de KERR.
-un revêtement au silicate d’éthyle.
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La préparation diffère avec le matériau. Il importe de ne pas improviser, mais de respecter strictement les indications du fabricant de revêtement.
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Le revêtement pourra être mélangé sous vide. Le moufle est placé dans un humidificateur. Après cristallisation du matériau, l’hydrocolloide ou gélatine est éliminé et récupéré.
Le modèle est disposé dans un four à déshydrater. La température initiale est la température ambiante. Elle croit lentement, jusqu’a 120°c, pour y demeurer pendant 30 minutes.
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Le tracé déjà adopté sur le modèle de travail sera reproduit sur le modèle en revêtement ainsi préparé. 11 s’effectuera avec un crayon mou.
Un orifice prévu pour la coulée est pratiqué au centre du modèle.
Un durcisseur superficiel doit être utilisé afin de pouvoir manipuler ce dernier sans risquer d’en altérer l’intégrité, pendant la réalisation de la maquette de la future prothèse.
Apres immersion dans un durcisseur pendant quelques minutes, le modèle doit être séché de nouveau dans un four.
Le durcisseur peut également être projeté sous forme de « spray » avec un vaporisateur particulier « model spray » de JELENKO, permettant de déposer une couche extrêmement fine et régulière du produit.
5-5-Le modelage de la maquette en cire :
Pour mémoire, autrefois, la cire bleue à inlay était appliquée sur le modèle en revêtement puis sculptée en essayant de reproduire au mieux le dessin initial. Cette technique empirique n’est plus utilisée de nos jours.
Le modelage doit intervenir alors que le matériau réfractaire est encore suffisamment chaud. Les éléments préformés utilisés, peuvent ainsi adhérer et se mettre en place sans difficulté.
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Ces éléments, appelés plus simplement « préformes » sont fabriqués et commercia1isés en cire ou en matière plastique. De nos jours, ces derniers semblent dominer et remplacer progressivement les précédents.
Selon MAC CRACKEN cependant, les « préformes » en cire et le travail du technicien sont deux éléments de réussite plus valables que les « préformes » en matière plastique souvent mal utilisées.
Suivant les segments de la maquette à réaliser, le technicien utilisera, soit des plaques lisses ou granités, soit des barres de connexion, soit des grilles de rétention, soit enfin les bras de crochets et les crochets indiqués.
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La variété de ces « préformes » est telle, que toutes les combinaisons sont possibles. Il convient de raccorder ensuite, intelligemment, avec de la cire, tous les segments de maquette ainsi mis en place (Fig. 897 a 901).
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Il est impératif cependant, de ne pas modifier ou corriger souvent, la mise en place de ces « préformes ». Une dégradation irrémédiable du modèle en revêtement peut rapidement intervenir.
Les tiges de coulée, ou nourrices, seront aussi peu nombreuses et aussi courtes que possible. Le diamètre de la tige sera plus important que la partie la plus épaisse de la maquette, afin que le métal en fusion dans la nourrice, soit le dernier à se solidifier, c’est à ce niveau que se formeront les bulles et les porosités.
clip_image076Ces tiges placées sur les parties les plus épaisses des prothèses et de préférence au voisinage des crochets convergeront vers le cone de coulée placé au centre du modèle en matériau réfractaire. Elles se fondent en une tige principale qui sera reliée au cone de coulée et constituera le creuset de fusion.
Si un bras de crochet doit être réalisé en fil étiré, ajusté, il convient de le former au préalable sur le modèle en plâtre dur, de le couper à la bonne dimension et de l’inclure en position correcte dans la maquette sur le modèle en revêtement.
La base du modèle est alors réduite en hauteur. Celui-ci est immergé pendant IO mn dans de l’eau à la température ambiante, afin d’éliminer toute bulle d’air.
5-6-Mise en revêtement de la maquette :
La maquette est alors prête pour la mise en revêtement. Elle est d’abord immergée pendant 15 mn dans l’eau à température du laboratoire pour éviter la formation de bulles.
Le plus souvent, on utilise le même revêtement que pour le modèle en le
Mélangeant dans les mêmes proportions, le matériau de revêtement est préparé. Avec un pinceau, toute la surface de la maquette est soigneusement enduite (Fig. 904) et la mise en revêtement dans le cylindre est alors complétée et vibrée de la façon habituelle.
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5-7-Coulée du châssis métallique :
-Choix du métal :
A ce jour, la quasi totalité des châssis de prothèses amovibles est réalisée par des procédés de coulée à cire perdue, en alliages cobalt-chrome et nickel-chrome. Ces alliages se sont imposés dans cette discipline pour diverses raisons :
- leur excellente coulabilité favorise une mise en forme précise par les
méthodes traditionnelles des laboratoires de prothèse,
- leurs caractéristiques mécaniques allient une importante rigidité à un
faible allongement à la rupture,
- leur biocompatibilité est jugée suffisante pour un usage en milieu buccal,
- leur aptitude à la finition qui favorise l’éclat flatteur associé à leur
dénomination de « stellite »,
- enfin le prix de revient des pièces fabriquées est compatible avec les
exigences économiques actuelles.
Chimiquement se sont essentiellement des alliages à base de cobalt soit ternaires « chrome-cobalt » molybdène (alliages classiques), soit quaternaires « chrome-cobalt-nickel » molybdène (alliages récents) auxquels sont ajoutés, en faible quantité, différents éléments afin d’en modifier les propriétés.
Après cristallisation du revêtement et retrait du cylindre, celui-ci est placé dans un four, le cone de coulée dirige vers le bas. Un pré-réchauffage permet I’élimination de la maquette et des tiges de coulée. La température s’élève progressivement jusqu’a 600° et elle est maintenue constante pendant une heure environ. Dans le cas de maquette très importante, le temps à 600° est augmenté jusqu’à une heure et demie. La température est ensuite passée à 1200 pendant une heure.
La coulée du métal peut s’effectuer soit avec un systeme de fusion à induction, soit avec un chalumeau oxyacétylénique.
Dans le cas de chauffage électrique par induction, les lingots de métal sont placés dans un creuset spécifique de la fronde utilisée.
L’inducteur est placé en position haute (Fig. 911) ; il entoure à ce moment le creuset. Le métal rougit et dès qu’apparaissent en surface quelques points noirs, le cylindre est rapidement mis en place dans la fronde, sur un berceau autocentreur.
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Le démarrage du bras rotatif de coulée du métal s’effectue automatiquement, dès que l’on abaisse l’inducteur de chauffage.
Dans le cas d’utilisation d’un chalumeau oxyacétylénique, il convient de fondre le métal en 30 ou 40 secondes sans jamais chercher à détruire la couche protectrice du métal en fusion.
Les cylindres sont laissés à l’air libre, jusqu’à refroidissement complet.
Le revêtement est éliminé.
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5-8-Finition du châssis métallique :
La pièce est sablée, de préférence avec un procédé utilisant des abrasifs en so1ution chimique aqueuse du type «Vapor blast ». Deux postes sont nécessaires :
-dans le premier un mélange de sable et d’eau élimine la totalité du revêtement.
-dans le deuxième poste, un mélange d’eau et de microbilles ou «bright shot» complète le nettoyage du métal et la renforce. Les billes projetées agissent à la façon de minuscules marteaux arrondis sur les cristaux superficiels du métal.
L’étanchéité et l’absence de poussière constituent des avantages inappréciables, d’une technique de sablage déjà répandue dans l’industrie aéronautique.
Les surfaces ainsi traitées sont caractérisées par un aspect satiné. Les tiges de coulée sont alors supprimées.
La surface externe de la pièce métallique est dégrossie et ébarbée avec des meulettes et pointes montées, blanches puis rouges, judicieusement choisies. Les meulettes et pointes en caoutchouc complètent le travail (Fig. 917).
Le polissage électrolytique ne doit pas être sous-estimé. 1l sera utilisé systématiquement, en prenant soin cependant, de combler toutes les porosités éventuelles avant immersion de la pièce.
La pièce coulée est suspendue au niveau de l’anode. L’intensité du courant nécessaire pour une plaque est de deux ampères pendant 5 mn. La pièce est soigneusement rincée, puis remise pendant 5 mn dans le bain de polissage électrolytique. La température de l’électrolyte doit être comprise entre 18 et 20 degrés.
Apres rinçage à l’eau, le polissage final peut intervenir, jusqu’a obtention d’une surface généralement brillante autant de l’extrados que de l’intrados du châssis métallique de la future prothèse.
Le modèle en plâtre est ébouillanté afin d’éliminer toutes les cires ayant servi à la préparation de la plaque.
Celle-ci doit alors s’insérer parfaitement SANS RETOUCHES sur le modèle. Tel est l’aboutissement de toutes les étapes de la construction du châssis métallique, si toutes ces phases ont été conduites avec une parfaite rigueur. Les défauts des coulées prothétiques sont de trois ordres :
-défauts de structure,
-défauts micro-géometriques : rugosités,
-défauts macro-géometriques : porosités, coulée insuffisante, ébarbures.
Défauts de structure :
Ces défauts sont consécutifs à un manque de rigueur, voire à des erreurs lors de la préparation du modèle de la mise en revêtement, de la chauffe du cylindre, de la coulée et en fin du démoulage. Ils sont souvent dus à une méconnaissance du matériau et au refus de respecter les indications du fabricant.
Les défauts micro-géométriques (la rugosité):
La rugosité est l’ensemble des micro-irregularités de la surface métallique. La plaque prothétique ne doit jamais être rugueuse, ses déplacements aussi minimes soient-ils créent « un effet de râpe » sur les muqueuses accentuant le déficit tissulaire.
Les bavures ou les rugosités sont dues aux malfaçons suivantes :
-modelage trop épais, malpropre ou mal fini,
-préparation exécutée sur un modèle en revêtement à granulosité importante. Cette erreur se traduit par des pièces rugueuses si l’on ne prend pas la précaution d’enduire ce modèle d’un revêtement spécial réfractaire d’une grande finesse. Le modèle de revêtement ainsi enrobé est ensuite mis en cylindre. Celui-ci doit être d’excellente qualité, sans fêlures. La mise en revêtement dans le cylindre doit être faite selon les données du fabriquant, les contacts accidentels entre le plâtre et le revêtement seront toujours évités,
Imperfections de la coulée: si la température du four est trop élevée il se produit des fissures dans le revêtement. Ces fissures seront comblées par du métal lors de la coulée.
Enfin la vitesse de rotation excessive de la fronde aboutit à des modifications irrégulières de la surface des pièces coulées.
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6-Conclusion :
La restauration prothétique amovible d’une édentation partielle a longtemps été sous-estimée. Elle a plus souvent été comprise par le patient et conçue par son praticien comme une prothèse transitoire, destinée à assurer l’acheminement inéluctable vers l’édentation totale.
En réalité, elle constitue le traitement prothétique le plus complexe, le plus difficile,mais le plus fiable. Elle nécessite une connaissance parfaite de l’anatomie, de la physiologie, de l’histologie, et de toutes les notions fondamentales de la prothèse amovible.








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